[Film] L.A Confidential - Curtis Hanson, 1997

Si L.A confidential, le film, est une adaptation réussie de L.A Confidential, le roman, c’est avant tout parce qu’il ne cherche pas à en être le reflet exact.

Impossible de condenser autant d’événements, de personnages et de morceaux d’intrigues dans un seul métrage. A tout le moins, il aurait fallu une série : l’idée serait même excellente, pour peu que le passage sur petit écran ne soit pas synonyme de produit édulcoré.

Face à l’ampleur de la tâche, le scénario tronçonne. A la trappe la majeure partie des intrigues pour ne conserver que celle, centrale, du Hibou de Nuit. Passées sous silence les incroyables ramifications de 5 ans de dérives dans un L.A foisonnant. Les choix sont drastiques, des pans entiers du livre et certains personnages sont tout simplement absents. Mais si le film élague, il le fait avec intelligence : ramassée, l’intrigue est compréhensible tout en restant passionnante. Plus fort : elle conserve presque intact l’impact émotionel du livre en collant à ce qui en est de toute façon la force : les personnages.

Bien sur, on pourra regretter que le film atténue l’importance de Jack Vincennces au profit de Bud White et Ed Exley. Du Grand V, on ne saura finalement pas grand chose et l’incroyable richesse du personnage dans le roman n’est ici qu’effleurée. Mais le traitement du film réussit à merveille à rendre la complexité de White et Exley, tout en y adjoignant avec brio une figure féminine : Lynn Bracken - magnifiquement campée par Kim Basinger - est un formidable contrepoint, presque plus intéressant que dans le roman où son rôle était plus dilué.

Si le film ne brille par sa mise en image - élégante mais sage et sans fulgurance - il épate par sa direction d’acteurs, tous impeccables. Guy Pearce (Exley), Russell Crowe (White), Kevin Spacey (Vincennes) sont tout simplement parfaits, servis qui plus est par des seconds rôles au diapason. Alors que son physique n’a pas grand chose à voir avec la description faite par Ellroy de son personnage, force est de constater par exemple que James Cromwell est un inoubliable Dudley Smith. Difficile ensuite de relire le roman sans voir les visages des acteurs.