Los Angeles, janvier 1950. Les destins de trois flics vont se croiser dans une infernale spirale de violence.
Danny Upshaw est un jeune policier ambitieux mais instable aux intuitions aussi acérées que dangereuses. Décidé à arrêter un meurtrier sadique, obsédé par l’ombre dérangeante de celui-ci, il entame une ineluctable descente aux enfers. Mal Considine, le héros de guerre qui cache un lourd secret, accepte de participer à une croisade anti-communiste haineuse, en espérant gagner des points pour la garde son fils. Buzz Meeks, le porte-flingue d’Howard Hawks, rejoint lui aussi la chasse aux cocos, embourbé dans ses propres magouilles qui risquent de lui coûter cher…
Second volume du Quatuor de Los Angeles (après le Dahlia Noir, et avant L.A Confidential et White Jazz), le Grand Nulle Part est une énorme claque dans la gueule, un de ces livres dont on se remet difficilement et dont on regrette qu’il soit terminé au moment même où on le referme.
Monstrueusement documenté, construit comme un piège à loup qui se referme ineluctablement, mené de manière implacable, ce bouquin est sans doute mon préféré de tout le quatuor. D’abord pour ses personnages, un trio de flics écorchés vifs, tellement humains qu’ils hantent longtemps le lecteur. Ensuite pour les seconds rôles récurrents du quatuor (Dudley Smith, Ellis Loew, Mickey C.) qui sont ici particulièrement mis en lumière. Encore pour le L.A de 1950, qu’on a l’impression de traverser aux côtés des personnages. Enfin pour une intrigue dont la noirceur est à couper au couteau, où les bassesses politiques côtoient les pires perversions sexuelles et où absolument personne n’est innocent.
Malgré son épaisseur, le Grand Nulle Part se lit d’une traite, fiévreusement. L’écriture d’Ellroy fait mal, elle prend aux tripes et gagne par K.O.