[Roman] Sans espoir de retour - David Goodis, 1956

Whitey est un clodo alcoolo comme les autres dans le quartier qu’on surnomme “l’Enfer”. Après une émeute opposant blancs et portoricains, Whitey commet la bêtise d’aider un flic blessé, qui lui crève dans les bras. Pour les collègues du flic, aucun doute, Whitey est coupable. Forcé à fuir par la violence de la police, Whitey s’enfonce encore un peu plus dans son enfer personnel, accrochés à quelques lambeaux de l’homme qu’il a été un jour, un certain Eugene Lindell…

C’est sec comme un coup de trique, c’est méchant, c’est triste, c’est beau et c’est révoltant : c’est du Goodis ! C’est le voyage, sans espoir de retour, d’un homme qui descend marche après marche, toujours plus bas… Goodis n’a pas son pareil pour mettre en scène l’errance, le désespoir, l’alcool et l’amour perdu. <!–[if !supportEmptyParas]–>Sans espoir de retour est un roman très court qui se lit en quelques heures mais qui prend aux tripes. Certaines scènes sont dantesques : ainsi celle du commissariat après l’émeute, où des flics hallucinés pètent complètement les plombs, est incroyable.

Le roman a été adapté au cinéma en 1989 par Samuel Fuller, avec Keith Carradine dans le rôle principal. C’est le dernier film de Fuller (il a ensuite réalisé trois téléfilms) et ce n’est malheureusement pas son meilleur (rien à voir avec le sublissime Shock Corridor, ou le percutant The Big Red One…)